Présentation

Docteur en statistiques de formation, j'ai passé une première partie de ma vie professionnelle (7 ans) à analyser des données bio-médicales (centre de lutte contre le cancer, hôpitaux). Mon activité consistait alors à "faire parler" cette quantité de données, de sorte que les patients puissent bénéficier d'un traitement plus personnalisé, d'une détection plus précoce de leur pathologie, ou tout simplement que l'on puisse disposer d'une meilleure connaissance des pathologies pour mieux les prévenir.

La seconde partie de ma vie professionnelle (7 ans), mon activité est restée la même, mais je suis passé du patient..au salarié. "Restée la même", c'est un bien grand mot quand on connait le pouvoir des chiffres et surtout du "c'est statistiquement significatif" dans les entreprises. Il a alors fallu composer avec ce nouvel environnement (monde de l'entreprise) et trouver un juste équilibre entre la science et les attentes opérationnelles des entreprises et de leurs différents acteurs.

Mon parcours : 

Un psychologue du travail est avant tout psychologue, dans le sens où il maîtrise la théorie qui vise la connaissance et l'étude des activités mentales et des comportements en fonction des conditions de l'environnement. C'est un psychologue du travail, car il dispose en outre d'une expertise / formation plus poussée dans le monde du travail.

Un médecin du travail est avant tout médecin. Il a été formé à la médecine générale puis a complété son expertise par cette spécialité qui a pour but de promouvoir et de maintenir le plus haut degré de bien-être physique, mental et social des travailleurs dans toutes les professions. En cela, c'est un médecin du travail.

Un statisticien du travail, c'est pareil ! Formé avant tout aux théories statistiques, le statisticien sait appréhender, comprendre et synthétiser un jeu de données chiffrées. En ce sens, il aide à "faire parler les chiffres" pour en dégager les tendances et résultats saillants. Avec cette expertise complémentaire du monde du travail, cette connaissance des interactions entre les différents acteurs, des stratégies et des enjeux de l'entreprise, le statisticien du travail ajuste ses modèles et pratiques pour que les chiffres parlent plus et mieux au sein des entreprises.

Bon ok...mais alors concrètement en quoi consiste le rôle du statisticien du travail ? Le statisticien du travail est une sorte d'analyste d'hybride composé à 50% de science et à 49% d'entreprise (le 1% restant, c'est le grain de folie qui cherche à grignoter des points...). Son rôle est d'accompagner les acteurs de santé au travail à récolter et faire parler leurs données de manière valide, efficace, et opérationnelle (orienté action). Exemples : 

• Le choix d'un questionnaire : celui validé par la science fait 30 questions, or les salariés n'ont pas plus de 10 minutes pour répondre à cette enquête. On fait comment ?!!

• La méthodologie à utiliser : si en théorie le calcul d'un risque est défini par trois composantes (hé oui...), nous ne pourrons pas toutes les mesurer dans les organisations, il faut donc ajuster la méthode sans l'invalider.

• Les outils 4.0 : on doit mettre en place un n-ième outil pour aider les managers à évaluer, on fait comment ? Ça dépend, vous en êtes où de votre transformation numérique ? Et si on en profitait pour harmoniser tout ça ?

• La présentation "écologique" des résultats : exit les rapports scientifiques de 50 pages, place aux infographies ! On a plus du tout de temps en entreprise, on doit aller directement à l'essentiel !

En résumé, le statisticien du travail a pour rôle de faire parler moins de chiffres, mais mieux. Et tout cela, finalement dans l'ultime but de promouvoir et de maintenir le meilleur niveau de bien-être numérique des salariés :-)

Je ne travaille que très rarement seul. Pourquoi ? D'abord parce que j'embarque dès le début d'un projet mes clients en tant que "consultants experts de leurs contextes". Ensuite car les productions d'un collectif prennent certes un peu plus de temps et d'énergie, mais sont significativement plus riches et pertinentes (Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin). Enfin, je ne peux guère porter des principes de co-construction dans les recommandations que je prône systématiquement dans les entreprises sans m'appliquer à moi même ce vieil adage du travailler ensemble :-)

Avec déjà pas mal d'expertises qui viennent alimenter ce réseau, je reste aujourd'hui toujours hyper motivé à rencontrer de nouvelles personnes autour de projets originaux et innovants, donc n'hésitez pas !